EXTRAITS

De la complexité, de la réalité spatio-temporelle, de la durée et de l’uchronie, il en est également question dans les œuvres qui composent ces Heures Sauvages. Un hypnotique tourbillon chorégraphique exécuté par deux machines désynchronisées – une édification architecturale fantomatique cernée de verre et de glace sans tain mue par un automate– une flamme perpétuelle irriguée par un goutte à goutte d’essence – un objet cristallisé – un crâne achevant le tracé d’une faille – comme autant d’allusions à l’infini et au perpétuel.

Nef des marges dans l’ombre des certitudes, Stéphanie Pécourt

Rien ne se perd tout se transforme , comme l’a écrit le chimiste-philosophe Antoine Lavoisier l’année de la Révolution française. Chez Thomas Garnier, c’est plutôt : « rien ne se bâti, tout se ruine ». Architecte de formation, il invente une maquette à deux niveaux : à l’étage supérieur, une micro-ville, faite de bâtonnets en aluminium et béton fibré, qui s’auto-génère grâce à un automate constructeur. En-dessous, l’envers du décor : un empilement de décombres, restes des écroulements du dessus. Si cette installation est titrée Cénotaphe – désigne un tombeau vide de corps –, c’est pour souligner l’absurdité des villes-champignons, ces agglomérations apparues au gré des opportunités économiques, puis abandonnées aussi vites qu’elles ont été construites.

Les Heures Sauvages, Alexandre Parodi

Parmi les installations, le « Cénotaphe » de Thomas Garnier crée la surprise. Les lignes s'activent, et un crissement régulier se fait entendre. L'ensemble illustre le songe d'un urbanisme qui assemble et désassemble en continu des éléments sculpturaux en béton gris. L'ogre mécanique digère les erreurs, broie l'incertitude, emmène dans son sillage la tête pensante. « C'est la rencontre d'une illusion et d'un flux », explique l'artiste de 27 ans, héraut d'un romantisme post-digital. Un système vidéo filme en temps réel l'intérieur de la construction et recompose le travelling. « Il faut imaginer Sisyphe heureux », avait déclaré Camus. A la sortie, le spectateur dérouté rejoue son expérience en noir et blanc à la merci d'un sentiment fantomatique.

Le "Cénotaphe" de Thomas Garnier met le Fresnoy en chantier, Alexia Guggèmos

Le rire ne s’arrete jamais, c’est nous qui, à un moment, ne sommes plus capables de le porter. Mais grâce à lui, et surtout grace à Shanzhai de Thomas Garnier, me voici en Chine. La tour eiffel est plantée au milieu d’un stade de sport, l’arc de triomphe est entouré d’un bois qu’est ce qu’ils font la? … Les personnes affluent elles s’agglutinenet, c’est une soudaine cacophonie de passants qui se dupliquent soudainement, comme ces monuments qui sont eux-mêmes des duplications, et peut être même des duplications de duplications qui démultiplient tout ce qui les entoure…

Panorama 19 Roman, Yannick Haenel

EXCERPTS

Complexity, spatio-temporal reality, duration and uchrony are also addressed in the works that make up Les Heures Sauvages. A hypnotic choreographic whirlwind performed by two desynchronized machines - a ghostly architectural edifice encircled by glass and two-way mirror, driven by an automaton - a perpetual flame irrigated by a drip of gasoline - a crystallized object - a skull completing the tracery of a rift - like so many allusions to the infinite and the perpetual.

Nef des marges dans l’ombre des certitudes, Stéphanie Pécourt

Nothing is lost, everything is transformed, as the chemist-philosopher Antoine Lavoisier wrote in the year of the French Revolution. With Thomas Garnier, it's more like "nothing is built, everything is ruined". Trained as an architect, he invented a two-level model: on the upper level, a micro-city made of aluminum and fiber-reinforced concrete rods, self-generating thanks to an automaton builder. Below, the other side of the coin: a pile of rubble, the remains of the collapses above. The installation is titled Cenotaph - meaning a tomb empty of bodies - to underline the absurdity of boomtowns, agglomerations that sprang up as economic opportunities dictated, only to be abandoned as quickly as they were built.

Les Heures Sauvages, Alexandre Parodi

Among the installations, Thomas Garnier's "Cenotaph" is a surprise. The lines are activated, and a regular crunching sound can be heard. The ensemble illustrates the dream of an urbanism that continuously assembles and disassembles sculptural elements in grey concrete. The mechanical ogre digests errors, crushes uncertainty and takes the thinking head in its wake. "It's the meeting of illusion and flux," explains the 27-year-old artist, herald of a post-digital romanticism. A video system films the interior of the construction in real time, recomposing the tracking shot. "You have to imagine Sisyphus happy", said Camus. On exiting, the baffled spectator re-enacts his experience in black and white, at the mercy of a ghostly feeling.

Le "Cénotaphe" de Thomas Garnier met le Fresnoy en chantier, Alexia Guggèmos

Laughter never stops, it's just that at some point we're no longer able to carry it. But thanks to it, and especially thanks to Thomas Garnier's videowork Shanzhai, I am in China. The Eiffel Tower is planted in the middle of a sports stadium, the Arc de Triomphe is surrounded by a wood... What are they doing there?... People are pouring in, they're swarming, it's a sudden cacophony of passers-by suddenly duplicating each other, like these monuments which are themselves duplications, and perhaps even duplications of duplications which multiply everything around them...

Panorama 19 Roman, Yannick Haenel

SELECTED INTERVIEWS

-ARTE, Atelier A par Virginie Lacoste (FR)

’’Thomas Garnier - Prix Révélation Art Numérique Art Vidéo 2018’’ 

-CENTRE NATIONAL DU CINEMA, (FR)

Centre National du cinema et de l’image animée ‘‘Thomas Garnier et le romantisme de la ruine’’

ARCHIVE

2024 ——— 
+ Des "paysages contre nature" pour le retour du festival Interstice à Caen | France 3 normandie
+ Art numérique : quelles sont les 10 expositions à voir en mai ? | Fisheye magazine
+ 18e édition d'Interstice : rencontre des inclassables | Fisheye magazine
+ Le festival ]interstice[ #18 | Aux Arts
+ Encore une semaine pour découvrir les œuvres du festival Interstice | Ouest France

2023 ——— 

+ En direct de Louvain, nouvelle Ville Lumière | Fisheye magazine
+ (un)Holy Light kleurt de stad | City of Leuven
+ Thomas Garnier expose « Taotie » durant Novembre Numérique | Institut Français
+ Catalogue Chroniques Biennale des imaginaires numériques | Chroniques Biennale
+ Exhibition 3D TOUR TAOTIE | Treedis x Chroniques Biennale
+ TAOTIE, installation immersive | Anonymal.tv
+ Thomas Garnier résidence,|IMAL Bruxelles

2022 ——— 
+ LES HEURES SAUVAGES NEF DES MARGES DANS L’OMBRE DES CERTITUDES | Point Contemporain(FR)
+ Le Mug découverte - Focus sur l'exposition « Les heures sauvages - Nef des marges dans l’ombre des certitudes » avec Stéphanie Pécourt (FR)
+ LES “HEURES SAUVAGES” DU CWB | INTERVIEW DE STÉPHANIE PÉCOURT PAR AURÉLIE CAVANNA | ARTPRESS (FR)
+ LES HEURES SAUVAGES by  Art Critic Alexandre Parodi | MOUVEMENT (FR)
+ La Minute Lucie - Focus sur l’œuvre de Thomas Garnier | CENTRE WALLONIE-BRUXELLES
+ Chimera 海市蜃楼,虚构与真实的重叠 Chimera |  Mirage, the overlap between fiction and reality (CN) 
+ Interview -  ART DIGITAL | The individual and the environment of existence (CN/EN) 

2021 ———
+ ZETO ART New Space Official Opening X Group Show MEMENTO (CN) 
+ Thomas Garnier· Architecture and mechanics Aesthetics of ruins in the post-digital age (CN) 
+ Thomas Garnier:机械重叠的城市建设 Mechanically overlapping urban construction (CN/FR)  
+ Un film de Thomas Garnier avec les élèves de 6ème du collège Miriam Makeba à Aubervilliers | Le Bal 
+ Cénotaphe Thomas Garnier, Mois de l'architecture Normandie  | Chantier communs 
+ I SCREAM Ice CREAM – Exposition collective
+FOCUS ARTISTE - Thomas Garnier, vidéo réalisé durant la résidence à la Fondation Fiminco
+Texte sur Strates par critique d’art Henri Guette
+HORCHAMPS “Lumière sur la Fondation Fiminco”

2020 ———
+Thomas Garnier - artiste en résidence à la Fondation Fiminco
+Centre National du cinema et de l’image animée ‘‘Thomas Garnier et le romantisme de la ruine’’
+Stéreolux “Écologie, effondrement et création - Quand l’avenir de la planète inspire les artistes” Adrien Cornelissen

2019 ———
+MAKERY “La Biennale Némo décline les récits d’une disparition”
+Libération ‘‘Jusqu’ici tout va bien? la mécanisme du marasme’’ Clémentine Mercier
+Le Journal des Arts ‘‘L’art contemporain face à la fin du monde’’ Stéphanie Lemoine
 +The Bulletin ‘‘15 reasons to enjoy Nuit Blanche in Brussels this weekend’’ Richard Harris
+Galerie Fernand Léger Ivry-sur-Seine ‘‘Le Territoire à l’ OEuvre #2’’  
+ Le Journal des Arts ‘‘Un Scopitone survitaminé’’, Fabien Simode 
+France 2, Télématin, ‘‘Scopitone électrise Nantes’’ Sarah Doraghi 
+ SZUM  ‘‘Biennale Sztuki Mediów WRO 2019 
+AC PRESSE ‘‘Thomas Garnier : Cénotaphe de béton’’ Muriel Carbonnet 
+TK-21 ‘‘Turbulences et spéculations’’ Dominique Moulon 
+ L’ADN ‘‘Ghost cities : ce robot construit et déconstruit une ville à l’infini’’ Margaux Dussert 
+Clair Obscur  ‘‘A la découverte des villes mondes’  

2018 ———
+ARTE ’’Thomas Garnier - Prix Révélation Art Numérique Art Vidéo 2018’’ Virginie Lacoste - ARTE Studio 
+Beaux Arts  ‘‘Panorama 20 : dans les éprouvettes du Fresnoy ‘‘Joséphine Bindé 
+Huffington Post  ‘‘Panorama 20 : le «Cénotaphe» de Thomas Garnier met le Fresnoy en chantier’’ Alexia Guggémos
+ LM ‘‘Panorama 20 Le monde de demain’’ Marine Durand 
+Bybeton ‘‘Thomas Garnier et les chimères de béton’’ Laurent Joyeux 
+Fisheye  ‘‘Panorama 20 :une imagination débordante’’ Lou Tsatsas
+AOC ‘‘Au Fresnoy, un Panorama 20 pour saisir les images et le monde 2.0’’ Eric Loret 
+ADAGP - Mention Spéciale 
2017———TELERAMA N3539 ‘‘Ici nait l’art de demain’’ Emmanuel Tellier
+Telerama ‘‘Au Fresnoy nait l’art Contemporain’’ Emmanuel Tellier
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RADIO / PODCASTS ———
+Clab (In)Attaendue